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Le « Kiosque permanent » : tout ce que vous avez peut-être loupé en janvier

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Comme chaque mois, voici la totalité des articles parus sur le Kiosque permanent durant la période écoulée. Et pour ne pas attendre et les lire en temps réel à partir d’aujourd’hui, soit pour s’abonner à ces parutions un mois (2€), six mois (12€) ou un an (24€), c’est par là.

Bienvenue sur le Kiosque permanent de plumedepresse !

31 janvier 2011

Le bikini contre les barbus

23 h 59 – « Après 20 ans d’exil, l’opposant islamiste tunisien Rached Ghannouchi fait son retour aujourd’hui dans la Tunisie de l’après Ben Ali », annonçait Le Parisien d’hier. « Beaucoup de questions accompagnent son retour et les milieux féministes, notamment, craignent qu’une influence croissante de l’islam ne remette en cause les droits acquis de la femme sous le régime de Ben Ali. Le leader pourrait d’ailleurs bien être accueilli à l’aéroport par un groupe de Tunisiennes en bikini et en mini-jupes. » Nous ignorons si le mot d’ordre, lancé sur Facebook, a été suivi ou pas, mais toujours est-il que Rached Ghannouchi ne sera pas candidat à la future présidentielle, ni lui, ni personne de son parti : « Les démocrates tunisiens, toutes tendances confondues, sont aujourd’hui d’accord pour que le mouvement Ennahda puisse participer comme tous les autres partis, à la vie politique du pays. Ce dernier, soucieux de rassurer à l’intérieur comme à l’extérieur, a toutefois annoncé qu’il ne présenterait pas de candidat à la prochaine élection présidentielle », rapporte L’Express. Une grande victoire pour le bikini !

Eclipse

23 h 19 – Un événement astronomique aussi insolite que rare a frappé le port des Heures claires, à Istres : une éclipse de plume ! Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous n’avons en effet pu alimenter ce fil durant trois jours. Toutes nos excuses à nos abonnés, à qui nous promettons un redémarrage pied au plancher, histoire de rattraper le retard. Le Kiosque repart donc de plus belle en février : prochaine parution imminente !

27 janvier 2011

Et une fois encore, Sarkozy aurait changé ?
Devant le Premier cercle de ses riches donateurs, plus décomplexé tu meurs !

23 h 59 – « Vous vous souvenez du Premier cercle ? Le club des «plus gros donateurs de l’UMP», jadis présidé par l’ex-trésorier Eric Woerth ? Sa mise en lumière fut peut-être l’aspect le plus pédagogique de l’affaire Woerth-Bettencourt, révélant soudainement comment ce gouvernement fait, derrière tous les fumigènes de toutes sortes, la politique de sa clientèle. On n’en parlait plus. Il était «mis en sommeil ». C’est Daniel Schneidermann (@rrêt sur images) qui nous en donne des nouvelles sur Rue89 : « Le Premier cercle a reçu la visite de son orateur préféré, Nicolas Sarkozy, «entré et ressorti par une porte dérobée». L’orateur est resté une demi-heure, au cours de laquelle il a (selon les récits des participants recueillis, micro fermé, par la journaliste) copieusement tapé sur l’ISF, estimé «qu’il n’y avait personne dans les rues» lors des manifs du week-end dernier contre les suppressions de postes à l’école, et promis à ses fans qu’ils le retrouveraient tel qu’ils l’aiment, lors de la prochaine campagne présidentielle. » Ah on l’imagine facilement, se vantant d’avoir triomphé du mouvement social (comme avec sa fameuse formule : « quand il y a une grève maintenant, plus personne ne s’en aperçoit ») et défendant avec aplomb l’injustice de sa politique à coups de sentences dans le genre : « c’est quand même incroyable qu’on n’ait plus le droit de gagner de l’argent dans ce pays ! » Au fait, ses communicants nous refont une nouvelle fois le coup, comme chaque année : Sarkozy aurait changé, il se présidentialiserait… Comment peuvent-ils à ce point-là nous prendre pour des cons ? 

Tunisie : la France soutenait le dictateur en toute connaissance de cause
« Les autorités politiques françaises étaient parfaitement informées des dérives du système Ben Ali », accuse l’ancien ambassadeur en poste à Tunis.

12 h 11 – «Sans doute nous avons sous-estimé (les) aspirations du peuple tunisien à la liberté», s’est excusé Nicolas Sarkozy lors de la sa conférence de presse de lundi, « pour justifier son long soutien au président Ben Ali« , comme l’explique Libération. Le pauvre, il ne se rendait pas bien compte, il ne savait pas… Mensonge : « Ce n’était pourtant pas faute d’informations en provenance du quai d’Orsay et des diplomates en place à Tunis, écrit mercredi dans Libération Yves Aubin de la Messuzière, qui fut l’ambassadeur de France en Tunisie de 2002 à 2005″. Son témoignage est accablant, dont voici l’extrait le plus significatif : « Le renversement du régime de Ben Ali était-il prévisible ? On évoque la perspicacité de la diplomatie américaine, dont les correspondances ont été révélées par WikiLeaks, pour mieux critiquer à l’excès une diplomatie française prise de court et inefficace. Aucune chancellerie n’avait inscrit dans ses prévisions le scénario qui a débouché sur la chute du régime Ben Ali. Au cours de la décennie passée, les analyses de notre ambassade à Tunis et celles du Quai d’Orsay soulignaient régulièrement la dégradation des libertés publiques et la répression qui touchait les associations et les organisations non gouvernementales telle que la Ligue tunisienne des droits de l’homme, la première dans le monde arabe. Les rapports diplomatiques mettaient aussi l’accent sur l’exaspération et le mal-être de la jeunesse tunisienne, liés certes au problème de l’emploi mais aussi à l’absence d’espace et d’expression politiques. Enfin, la prévarication et le développement d’un système de prédation du secteur privé de l’économie par le clan Trabelsi étaient perçus comme l’un des risques pesant sur la stabilité du pays. L’antienne de Ben Ali, présentant son régime comme un rempart contre la menace islamiste, relayée avec complaisance par nombre de politiques en France, était considérée dans les notes diplomatiques comme le fonds de commerce du régime et le prétexte pour s’abstenir de toute ouverture politique jugée déstabilisante. L’analyse diplomatique privilégiait le risque de mouvements sociaux à la menace islamiste. Les autorités politiques françaises étaient donc parfaitement informées des dérives du système Ben Ali, qui rejetait toute référence à la question des droits de l’homme, notamment dans le cadre de la politique européenne de voisinage initiée en 2000. L’expertise du Quai d’Orsay, marginalisé depuis 2007, était négligée. Les propos du président de la République, au cours de sa visite à Tunis en 2008, se félicitant des progrès de l’espace des libertés publiques, avaient suscité l’incompréhension et l’indignation, qui marquent encore les esprits aujourd’hui. Les premières déclarations françaises, au lendemain de la chute de Ben Ali, n’ont pas été à la hauteur de la nouvelle situation puisqu’on s’est contenté dans un premier temps de «prendre acte de la transition démocratique». Celles-ci sont à mettre en regard de la déclaration de Barak Obama saluant d’emblée le «courage et la dignité du peuple tunisien». On savait donc, évidemment, sans vouloir savoir. Et puis mieux valait ben Ali que les barbus, pas vrai Christophe Barbier ?

26 janvier 2011

L’éloge de Sarkozy à Servier l’empoisonneur

19 h 26 – Les Inrockuptibles ont exhumé le texte de l’allocution prononcée en 2009 par Nicolas Sarkozy à l’occasion de sa remise de décoration (élévation au grade de Grand Croix de la Légion d’honneur) de Jacques Servier, vieux président du laboratoire du même nom qui s’est singulièrement illustré dans l’actualité récente : « En tant qu’entrepreneur, vous avez été souvent sévère à l’endroit de l’administration française. Vous critiquez l’empilement des mesures, des normes, des structures et vous avez raison », disait ainsi le chef de l’Etat. Et les Inrocks de commenter : « Des « mesures », des « normes » qui auraient peut-être gagnées à être renforcées dans le cas du Mediator ». « Vous vous êtes battu toute votre vie pour soulager et pour guérir, pour proposer aux médecins et à leurs patients des médicaments efficaces », poursuivait Sarkozy. Justement, les autorités sanitaires pointaient l’inefficacité thérapeutique du Mediator depuis 2006, et il a fallu encore trois ans (et d’autres morts) pour enfin simplement cesser de le rembourser à 65% ! Cela par la faute d’un ministre de la Santé nommé Xavier Bertrand… Prenait-il ses ordres à l’Elysée ou s’est-il laissé abuser par ses conseillers dont plusieurs – ô surprise ! – étaient rémunérés par Servier ? Peut-on négliger le fait que Jacques Servier était un client « historique » du cabinet d’avocats de Sarkozy ? Y-a-t-il eu complaisance criminelle ? « Vous n’avez eu de cesse de prendre des risques. » Pour la santé des patients surtout ! « La Nation vous est reconnaissante de ce que vous faites » : follement reconnaissante en effet ! « Vous êtes une publicité vivante pour les médicaments Servier parce que, franchement, l’âge n’a absolument aucune prise sur vous. » Mise au point des Inrocks : « L’âge non, la justice peut-être : des patients traités par Mediator ont déposé plainte contre le groupe Servier ». Et si le vieillard est une publicité vivante pour ses médicaments, les 2000 morts évalués par la dernière étude en date, ce sont des publicités décédées ?

Le Twitt du jour

11 h 01 – Inaugurons joyeusement cette nouvelle rubrique en félicitant Thomas Puijalon, auteur du message posté sur Twitter pendant la séance des Questions au gouvernement à l’Assemblée (ce qu’indique le hashtag #QAG), que nous reproduisons sur la droite de votre écran. Les événements actuellement en cours en Egypte, où « les autorités tentent d’empêcher une deuxième journée de manifestations », comme l’explique Le Point, affichent de plus en plus de points communs avec la révolution tunisienne. « L’opposition appelle à une nouvelle mobilisation contre Hosni Moubarak. Quatre personnes sont décédées mardi lors des mouvements de contestation », résume l’article. Le peuple égyptien est dans la rue, criant « Dégage ! » à Moubarak comme se l’était vu signifier avant lui ben Ali. Le « printemps arabe » des démocraties en marche ? Face à ce péril islamo-gauchiste, vite, comme on voulait aider l’ami ben Ali, envoyons Mam voler au secours de l’ami Hosni ! Et qu’il la garde.

25 janvier 2011

La décennie sécuritaire

23 h 59 – Dans notre récent article Réforme de la garde à vue : l’hypocrisie continue, nous citions le syndicat de la magistrature dénonçant « un double mouvement, étroitement lié au tournant sécuritaire de 2001, qui s’est nettement accéléré avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur en 2002 et qui n’a pas cessé depuis : l’accumulation de textes aveuglément répressifs d’une part et la soumission de l’activité policière à la pression statistique de la «politique du chiffre» d’autre part ». Eh bien le site Owni a justement recensé ces lois sécuritaires et titre 42, v’la les flics ! « En se plongeant dans les archives de l’Assemblée, du Sénat, ainsi que dans les dossiers, très complets, de vie-publique.fr, l’équipe d’Owni en a pour sa part recensé 41 depuis la Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (dite “loi LOPSI 1“), première mesure phare de la législature élue en juin 2002, et donc de la décennie sécuritaire incarnée par Nicolas Sarkozy. Le Parlement ayant adopté 402 lois depuis juin 2002, la politique sécuritaire a donc monopolisé 10% de la production législative française, le Parlement votant, en moyenne une nouvelle loi sécuritaire tous les deux mois et demi. » Rappelons cette délicieuse citation de Nicolas Sarkozy, prononcée en mars 2007 : « C’est d’ailleurs une maladie française de penser que quand on vote une loi, on résout un problème ». Avec la Loppsi 2, ça va faire 42 fois que l’imposteur de l’Elysée prétend résoudre le problème de la sécurité !

Illustration : blog Mémoire courte.

Nadine « double menton » Morano

15 h 22 – Qu’on se le dise, Nadine Morano est coquette et ombrageuse. Et la photo ci-contre a eu le don de déclencher l’ire ministérielle, comme le raconte Le Républicain lorrain : « J’exerce mon droit à l’image. Plus jamais vous ne me prendrez en photo, c’est fini», s’énerve Nadine Morano. Samedi après-midi, dans une des salles de l’espace Montrichard à Pont-à-Mousson, tous les regards convergent vers la secrétaire départementale de l’UMP 54 et ministre de l’Apprentissage, venue dévoiler avec sa famille politique les investitures pour les cantonales. En face de la ministre excitée, un reporter photographe d’un quotidien local. La cause de la colère non contenue de la ministre ? La parution, le jour même, d’une photo la représentant lors de sa cérémonie de vœux à Toul. Nadine Morano n’aime pas l’image publiée. Surtout, chuchotent des mauvaises langues en coulisses, la présence discrète d’un double menton. » Le pire, c’est qu’elle a recommencé le lendemain : « L’interdiction s’est poursuivie dimanche lors d’une autre manifestation à Toul, où un officier de sécurité s’est dirigé vers le même photographe pour lui interdire de prendre en photo la ministre », complète l’AFP (via Le Point). Franchement, le cliché incriminé ne méritait pas un tel tapage, surtout si on le regarde dans le contexte global de la page. Et puis quand bien même : il existe ce qu’on appelle le droit à l’information, chose qui n’est apparemment pas venue aux oreilles de la Morano. Ne reculant devant aucun sacrifice pour nos chers abonnés, nous compulsons toutes sortes de sources et n’hésitons pas à conclure cette Brève en citant… Voici (eh oui, vous informer est un vrai sacerdoce !) : « Rappelons à notre chère Nadine Morano qu’elle ne peut s’opposer à la prise de photographies du moment que celles-ci relèvent d’un événement d’actualité, comme c’était le cas lors de la cérémonie des vœux et de la présentation des candidats aux cantonales. Rappelons-lui aussi qu’elle n’est pas fondée, dans ce cadre, à choisir les photos qui illustrent ces événements, même si elle figure dessus. » C’est toute la différence entre communication et information… Si le photographe empêché à deux reprises de travailler portait plainte, ce serait drôle qu’elle soit condamnée, rejoignant ainsi ses camarades Hortefeux et Juppé au club des ministres repris de justice. En attendant, la sarkozyste hystérique a gagné dans l’histoire un nouveau surnom, qu’elle devrait assurément adorer : Nadine « double menton » Morano !

24 janvier 2011

La France devait bien accueillir le dictateur ben Ali en fuite

17 h 18 -« Il n’a jamais été question d’une présence de Ben Ali » en France, assurait le petit François Baroin, porte-parole du gouvernement à la bouche en coeur cité par Le Parisien le 15 janvier dernier. Pas de chance, Le Figaro sort six jours plus tard un papier titré Leïla ben Ali préparait son installation avenue Foch qui commence ainsi : « C’est bien le président Ben Ali qui était attendu au Bourget vendredi 14 janvier. Une demi-compagnie de CRS, le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, la patronne de la police de l’air et des frontières et son adjoint avaient été dépêchés sur place, initialement pour accueillir le président en fuite et son épouse. Après une longue attente, l’accès au sol français leur est refusé (sur ordre de l’Elysée ?) alors qu’ils survolent la Sardaigne. Cap sur l’Arabie saoudite. » Baroin a menti. Mais il est si banal que nous prenions nos gouvernants UMPistes en flagrant délit de mensonge… Et devinez qui nous a alerté, sur ce coup ? Cécile Duflot, sur son fil Twitter.

Pour Sarkozy, les Alsaciens sont Allemands. Ils apprécieront.

10 h 52 – L’histoire date déjà d’il y a six jours mais nous ne pouvions la laisser passer ! Notre calamiteux président de la République était donc en virée à Truchtersheim, dans le Bas-Rhin, pour présenter ses « voeux au monde rural »« Moi je peux accepter les distorsions de concurrence avec la Chine et avec l’Inde, pas avec l’Allemagne (…) c’est totalement incompréhensible. Et je ne le dis pas simplement, cher Philippe Richert (président de la région Alsace, NdA) parce que je suis en Allemagne ». Notre charmante consoeur Aurélie Frex raconte la suite sur le site d’Europe 1 : « Et de se reprendre aussitôt, en disant : « je suis en Alsace », non sans subir des huées et quelques sifflets, ensuite remplacés par des rires. » Conclusion de l’article : « Reste que cette « confusion » est loin d’être passée inaperçue, dans une région marquée par une Histoire douloureuse… » Embarrassé, Sarkozy a tenté de s’en sortir par une plaisanterie : « C’est là où vous voyez que j’ai raison de m’investir dans le chantier de la dépendance… » L’hypothèse d’un Alzheimer précoce s’avérant tout de même hautement improbable, l’explication est ailleurs, puisqu’il en est une, forcément. C’est que son inconscient assimile clairement les Alsaciens à des Allemands. On savait déjà, depuis la campagne électorale, qu’il n’aimait pas les Bretons… Reste qu’on se demande toujours comment a-t-il bien pu commettre pareille erreur. Jean-François Kahn avait raison : ce type est vraiment fou.

23 janvier 2011

Touche pas à ma yourte !

23 h 49 – Il ne vous aura pas échappé que nous reprenons ci-dessus le titre d’un récent billet publié sur plumedepresse canal historique. C’est parce que ça y est, ça commence : « La pression foncière et le tourisme sont tels qu’il est quasiment impossible de trouver à se loger en Ariège, explique le collectif Halem (Habitants de logements éphémères ou mobiles). Afin de travailler alentour en milieu rural, Léa et Tom (jeunes entrepreneurs en agriculture bio et en bâtiment) ont décidé en 2007 de fabriquer une yourte (en matériaux naturels, laine et bois) et se sont installés sur un terrain privé avec l’accord du propriétaire ET avec l’accord de la commune. Ils ont défriché et entretiennent un coin de forêt, vivent de façon parfaitement autonome et écologique (panneaux solaires, épuration phytosanitaire, toilettes sèches, compostage…) et cultivent un jardin potager en terrasses. Malgré la grave crise du logement que nous vivons, le 9 février 2010, ils ont été condamnés par l’État en correctionnelle à la destruction de leur habitat sous deux mois, 600€ d’amendes et 10€ de pénalités par jour de retard. La DDEA qui les a poursuivi se fonde sur le code de l’urbanisme pour défaut de permis de construire alors qu’il s’agit d’une tente en toile qui ne laisse aucune empreinte durable sur le sol et qu’il existe un vide juridique sur le sujet. Léa et Tom, condamnés par l’Etat, font appel. Ils réclament la relaxe et le droit de vivre dans leur yourte. Audience le 17 février à 14 h devant la Cour d’appel de Toulouse. » Plus de détails et une pétition sur la même page chez Halem.

PS : votre serviteur est terrassé par un virus – déclaration des hostilités il y a trois jours, offensive fiévreuse ce dimanche soir – et espère retrouver bien vite quelques forces pour reprendre le collier de plus belle !

21 janvier 2011

La semaine critique de France 2 en presque direct : Nicolas Bedos passe les bornes

23 h 59 – Accrochez-vous : « la France est une principauté risible, une bourgade moyenâgeuse qu’un VRP cocaïnomane s’est payé à coup de pub pour en foutre plein la vue à une chanteuse de variété » : cette fois-ci, Nicolas Bedos va trop loin. Il faut rétablir la vérité. C’était pour « en foutre plein la vue » à une ancienne cocogirl, Cécilia. Heureusement que nous sommes là pour rappeler les faits.

Bonnet d’âne à Valérie Pécresse

11 h 23 – Si la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a cet air inspiré, c’est qu’elle est en train de proférer une énorme bêtise sur le plateau de Face aux Français sur France 2 (vidéo ici), qui lui vaut un fort mérité Bonnet d’âne« L’économie numérique connaît des révolutions tous les jours, quand on voit qu’aujourd’hui Facebook détrône Google, Facebook qui n’existait pas il y a un an… » Pour information, « Créé en octobre 2003, le réseau Facebook est devenu ensuite accessible au monde entier en septembre 2006. Mais Facebook est né il y a plus de 7 ans à Harvard. Comme le temps passe ! », ironise le blog Anyhow. La cerise sur le gâteau est apportée par L’Express : « La ministre semble pourtant avoir un profil Facebook depuis bien plus d’un an puisque la première photo de son profil date de février 2008″. Le site de l’hebdo fait plaisamment remarquer que le réseau social, qui « n’existait pas il y a un an », « dépassait les 50 millions de membres en 2007″. Voilà notre ministre devenue la risée des internautes qui multiplient les facéties sur Twitter, en publiant n’importe quelle énormité passéiste suivie du hashtag #PecresseFact. Exemples, compilés par Virgoblog : « Il y a 1 ans, la mort de La Cinq. #PecresseFact ; Quoi ? Les nouveaux walkman Sony ont une fonction autoreverse pour les K7 ? #pecressefact ; hâte de m’acheter ce fameux Bi-Bop, à moi la téléphonie mobile ! #Pecressefact ; “Ceci est une révolution : Wanadoo!” #pecressefact ; C’est trop génial le Tatoo, j’ai un numéro qui s’affiche sur l’écran, et j’ai rien qu’à trouver une cabine pour rappeler ! #Pecressefact ; Bientôt, les numéros de téléphones passent à 8 chiffres. Préparez vous! #pecressefact ; “Trop gros, trop lourd : le téléphone portable, ça ne marchera jamais.” #pecressefact. » Bref les twitteurs s’amusent ! La citation est si culte qu’un groupe sur… Facebook a été baptisé : « FB n’existait pas il y a un an », Valérie Pécresse, 20.01.2011. »

Pour se dédouaner, Pécresse prétend avoir commis un lapsus. Mais lequel alors précisément, puisqu’un lapsus est l’emploi d’un mot pour un autre ? Avoir dit « un an » à la place de « sept ans » ? Admettons. Qu’aurait alors donné la phrase de la ministre ? « Quand on voit qu’aujourd’hui Facebook détrône Google, Facebook qui n’existait pas il y a sept ans… » Mouais. Elle ne l’aurait jamais dit comme ça, la formule ne fonctionne pas. Elle aurait dit plutôt « qui n’a même pas dix ans d’existence », par exemple. Donc ce n’est pas un lapsus mais bien une erreur, grossière qui plus est. Mais ce gouvernement de branquignolles, au sein duquel la Pécresse n’est qu’une énième nullité, en est-il vraiment à ce stade-là d’incompétence près ?

20 janvier 2011

« Traitements inhumains et dégradants » en prison : deux condamnations de la France UMPiste par la Cour européenne

15 h 58 – « Les conditions de détention d’un détenu et les fouilles à nu subies par un autre [anales et filmées au camescope quatre à huit fois par jour ! NdA] ont valu, jeudi 20 janvier, à la France deux condamnations pour traitements inhumains et dégradants devant la Cour européenne des droits de l’homme. La juridiction du Conseil de l’Europe affirme également que le placement d’un détenu en cellule disciplinaire ne peut pas faire l’objet aujourd’hui en France d’un « recours effectif ». Pour plus de détails, reportez-vous à la suite de l’article du Monde. Depuis 2002, l’UMP est au pouvoir et donc pleinement responsable de ce que les prisons françaises sont toujours, comme l’écrivait un célèbre rapport parlementaire, « la honte de la République ». Les méfaits de l’idéologie ultra-sécuritaire et sa logique exclusivement répressive sont là : sans efficacité contre la délinquance – la violence aux personnes vient encore d’augmenter -, elle aboutit à surpeupler les prisons où les conditions de répression sont indignes. Merci à l’UMP, aux Perben, Dati et autre Alliot-Marie, sans oublier bien-sûr Sarkozy, coupable en chef, pour avoir réussi à mettre ainsi au ban des nations civilisées l’ancienne patrie des droits de l’Homme.

A la demande du Crif, stéphane Hessel « interdit de parole pour avoir rappelé les droits du peuple palestinien »

13 h 30 – Le 14 janvier dernier, nous avons mis en ligne (plus bas sur cette même page) un billet réservé aux abonnés concernant l’annulation de la conférence-débat sur le boycott anti-israélien que devait tenir Stéphane Hessel à l’Ecole normale supérieure (ENS), en compagnie de pléthore d’intervenants de haut niveau. Si vous l’avez loupé, scrollez de la souris jusqu’au texte, lisez-le et revenez. On vous attend, on ne bouge pas.
Tout le monde est là, c’est bon ? Alors poursuivons : une nouvelle protestation s’affiche à la Une de Libération, signée par « un groupe de professeurs » de l’ENS - parmi lesquels Alain Badiou. Pourquoi a-t-on annulé la conférence de Hessel ? interroge le titre : « Nous apprenons avec stupeur et indignation par un communiqué du Conseil représentatif des institutions juives de France que la rencontre prévue le 18 janvier à l’Ecole normale supérieure avec Stéphane Hessel a été annulée à la demande du Crif. Un homme qui a dédié toute sa vie au combat pour la liberté se voit ainsi interdit de parole pour avoir rappelé les droits du peuple palestinien. Cette intervention n’est pas un fait isolé. Il y a longtemps déjà que le Crif et des personnalités qui lui sont liées exercent la calomnie et l’intimidation à l’égard des militants, artistes ou universitaires juifs et israéliens coupables de s’opposer aux violations du droit international perpétrées par l’Etat israélien. Ils ont notamment réussi à faire partir de France un cinéaste israélien dont les films ne leur plaisaient pas. Aujourd’hui cette institution affirme sans ambages son droit de décider qui a, en France, le droit ou non de parler d’Israël et de la Palestine. Elle n’a pas sans intention choisi de le faire en un lieu symboliquement associé à l’idée de la libre recherche. Si la directrice de l’Ecole normale supérieure a accepté son diktat, elle a déshonoré sa fonction. Il en va de même pour la ministre de l’Enseignement supérieur s’il est avéré qu’elle est personnellement intervenue pour faire annuler la rencontre prévue [comme l'écrit Richard Prasquier, président du Crif - qui l'en remercie, NdA]. Ces faits sont inadmissibles. Le droit de critiquer les actes du gouvernement israélien comme de tout autre gouvernement doit être respecté sur notre territoire. » Un rassemblement «contre la censure et pour la défense de la liberté d’expression» est prévu ce soir à 18 h 30, place du Panthéon (Paris).

19 janvier 2011

Jacques Myard (UMP) : homosexualité et zoophilie, même combat ?

14 h 33 – « On me dit qu’il faut prendre en compte l’homosexualité parce qu’elle existe. J’ai dit qu’à ce moment-là, toutes les perversions sexuelles… La zoophile existe, vous allez le prendre en compte? (…) Je parle des perversions sexuelles. » Eh oui, nous sommes en 2011 mais, s’étrangle le magazine homo Têtu, qui dénonce des « propos d’un autre âge »« Lors d’une émission radio, Jacques Myard n’a pas hésité à assimiler l’homosexualité à la zoophilie, et à militer encore contre le pacs, qui consiste à donner des droits à la «perversion». Ci-devant député-maire UMP de Maisons-Laffitte (Yvelines), de tous les combats d’arrière-garde à l’Assemblée, ici en photo avec Tête-à-claques Copé.

Manifeste pour l’accès au soins de 120 médecins solidaires

11 h 31 – « Selon le manifeste, la fondation de la Sécurité sociale, contenue dans le programme du Conseil national de la résistance, « reposait sur un principe majeur de solidarité et d’équité : chacun cotise selon ses moyens et chacun reçoit selon ses besoins ». Mais « ce principe recule et tend à s’inverser : chacun doit payer selon ses besoins (si vous êtes très malade vous devez payer beaucoup) et chacun reçoit selon ses moyens (si vous êtes très riche, vous êtes bien soigné) ». Les médecins seront invités à signer le manifeste sous la phrase suivante : « Nous déclarons vouloir résister aux consignes de restriction de l’accessibilité aux soins ». C’est Le Monde qui s’en fait l’écho : « Cent-vingt médecins « solidaires » ont lancé un manifeste pour dénoncer « les consignes de restriction » de l’accès aux soins remboursés et « la privatisation » de la Sécurité sociale, mardi 18 janvier à l’Assemblée nationale. » Voici un extrait du Manifeste, intégralement en ligne sur L’Humanité, avec une pétition : « Nous réfutons l’analyse selon laquelle le déficit de la Sécurité Sociale serait dû avant tout à un excédent de dépenses et non à un manque de ressources, qui, de notoriété publique, est lié à la baisse de la masse salariale – qui creuse les inégalités – et aux dettes impayées. Nous sommes scandalisés par la campagne idéologique de culpabilisation à l’égard des médecins et des malades, accusés de dépenser trop, de refuser de prendre des risques, d’être assoiffés de soins, d’examens coûteux, alors que les renoncements aux soins explosent. Nous sommes opposés aux mesures dites de « responsabilisation » qui en découlent et qui augmentent ce que chacun doit payer individuellement pour se soigner. » Bravo Messieurs, plumedepresse est avec vous !

Illustration : site du Syndicat des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs.

Dans la série « ils nous prennent pour des cons », François Baroin

09 h 07 – « Entre 2011 et 2013, «100 000 emplois ne seront pas remplacés au sein des administrations et des opérateurs», a indiqué le ministre » du Budget, relaie Le Parisien. « Mais, selon M. Baroin, ces diminutions d’emploi «n’ont pas d’impact négatif sur la qualité des services publics, bien au contraire», grâce à un ensemble de mesures de simplification qui facilitent la vie des usagers. «J’annoncerai en février quinze nouvelles mesures de simplification des démarches des usagers.» Mais oui bien sûr, avec 100 000 postes en moins à leur service, les usagers seront comme des rois.

18 janvier 2011

Marine Le Pen et l’impôt des riches

23 h 59 – Nous parlions justement de Marine Le Pen sur plumedepresse canal historique, en billet gratuit. Et nous écrivions : « le FN prétend défendre les petites gens (Français !) depuis toujours, tout en proposant au plan économique une tripotée de mesures ultralibérales à faire se pâmer Laurence Parisot ». L’une desdites mesures est abordée par un article du Monde« Interrogée sur le programme du FN en 2007, où l’une des propositions était de ramener la tranche la plus haute de l’impôt sur le revenu à 20%, elle a répondu que « depuis, il y a une nouvelle présidence au Front national », laissant entendre qu’elle travaillait à un nouveau projet. » Bon. Les riches seront-ils taxés par ce parti aux préoccupations si éminemment sociales à 21, 22% ? Nous vous tiendrons informé.

Mam lâchée par l’Elysée

11 h 49 – Henri Guaino – le « conseiller spécial » de Nicolas Sarkozy – joue toujours le rôle de porte-parole du message présidentiel. Et que dit-il à propos de la proposition de la ministre des Affaires étrangères, formulée à une dictature tunisienne aux abois, de lui offrir le soutien de la police française pour réprimer plus proprement les manifestations ? « Pour lui, Mme Alliot-Marie a parlé « sans mauvaise intention du tout, à partir d’une analyse qui était la sienne« , reprend La dépêche. Autrement dit, Sarkozy ne partageait pas ladite analyse. Que ne l’a-t-il fait savoir ? Au lendemain de la malheureuse intervention de Mam à l’Assemblée, le Quai d’Orsay insistait encore pour maintenir l’indigne offre de service à ben Ali ! C’est un peu facile de désavouer la ministre maintenant. Pour autant, le lâchage est réel : « Quant à savoir si elle doit présenter des excuses, « vous lui poserez la question », a-t-il dit. » Quand on sait avec quel acharnement Sarkozy s’est constamment échiné à couvrir des Brice Hortefeux ou des Eric Woerth, pourtant indéfendables, on apprécie la petite phrase de Guaino, qui n’exclut pas la nécessité d’excuses, en en renvoyant la décision sur l’intéressée. Quoi qu’il en soit bon sang ! Qu’a fait de bien pour la vie politique française – on n’ose même pas évoquer le service du pays – cette incompétente notoire d’Alliot-Marie, pour qu’on nous l’impose constamment comme ministre d’Etat ? A quel poste n’a-t-elle pas accumulé les bévues, les mensonges, hypocrisies, foutages de gueule et stupidités ? Et qui est donc comptable de sa nuisibilité patente, sinon ceux qui l’ont nommée et toujours confirmée aux responsabilités ? Oui, Mam est nulle, mais on le sait depuis toujours ! Pourquoi alors l’avoir placée en position de déshonorer la diplomatie française, comme elle vient de le faire ? Peut-être tout simplement parce que l’action de ce gouvernement entier, depuis l’élection du névrosé de la « réforme » antisociale, n’est que déshonneur. Celui que nous inflige Alliot-Marie n’est finalement qu’un épiphénomène, symbole révélateur des dégâts que causent à la France cette bande de branquignolles.

17 janvier 2011

Au boulot les feignants !
Chômeurs trop payés ? Si l’UMP le dit…

18 h 24 – La Phrase du jour est déjà attribuée (à Christophe Barbier, voir plus bas) : tant pis pour Pierre Méhaignerie, il ne reste plus de place pour lui que dans notre rubrique Ferme ta gueule ! « La France est le seul pays à offrir vingt-trois mois d’indemnisation sans dégressivité pour des cadres, jusqu’à 5800 euros par mois, c’est trop et cela ne facilite pas la reprise d’un emploi », a en effet déclaré le président UMP de la commission des Affaires (anti)sociales de l’Assemblée nationale. « Recevoir même pas 60% de son ancien salaire, pendant même pas deux ans, donne le sentiment d’appartenir au monde des privilégiés », commente Tittine, « chroniqueuse invitée » du Post. Mais la citation qui donne son titre au blog du Figaro, Les dessous du social, est bien plus générale et iunquiétante : « Il faut limiter le montant et la durée des allocations chômage ». Dire que Méhaignerie est donné comme un modéré de l’UMP, un « centriste très social » même d’après Marc Landré, l’auteur de l’article, qui replace l’interview dans son contexte : « Une prise de position intéressante à quelques jours de l’ouverture (le 24 janvier) de la renégociation de la convention d’assurance chômage par les syndicats et le patronat. » Ça promet !

Tunisie : un gouvernement d’union nationale sans communistes ni islamistes, et la Phrase du jour de Christophe Barbier

12 h 49 – L’Express fait le point sur la situation politique en Tunisie : « Tous les partis politiques dits légaux, représentés au Parlement ou non sont appelés à rencontrer M. Ghannouchi mais pas le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) de Hamma Hammami qui est interdit ni les islamistes du Ennahdha de Rached Ghannouchi qui vit en exil à Londres. « Pourparlers limités, démocratie boiteuse », ont immédiatement réagi des manifestants à Regueb (centre-ouest), une localité qui a connu de violentes manifestations durement réprimées par la police. Environ 1 500 manifestants y ont défilé dimanche matin pour réclamer un véritable changement. « Nous ne nous sommes pas révoltés pour la formation d’un gouvernement d’union avec une opposition de carton-pâte », ont-ils scandé avant d’être dispersés par l’armée qui n’a pas recouru à la violence. » Pas d’islamistes ni de communistes, donc, mais des représentants du Parti démocrate progressiste (PDP) de la secrétaire générale Maya Jribi qui déclare sans rire : « Nous, PDP, nous avons insisté pour prendre des mesures qui permettent l’assainissement de la vie politique de manière générale. Nous pensons que la proclamation d’une amnistie générale est plus qu’urgente. » Drôle d’assainissement !

Pour en revenir à la lorgnette par laquelle la France scrute la « Révolution de jasmin », après le ministre Frédéric Mitterrand auteur d’une stupéfiante défense de la dictature de ben Ali déjà signalée plus bas sur ce Kiosque, une autre personnalité vient de s’illustrer dans le mauvais sens, le patron de L’Express, Christophe Barbier, en déclarant durant le Grand journal de Canal + (consigné par Acrimed) : « Je veux la république. Si la république passe par la démocratie c’est tant mieux, mais s’il faut parfois combattre les mécaniques démocratiques pour sauver la république… (…) Y’a la raison d’Etat et y’a du cynisme, je suis d’accord, mais j’assume cette phrase : « Plutôt Ben Ali que les barbus. » Plutôt les Talibans que les Russes, disaient les Américains alors qu’ils soutenaient ben Laden. Plutôt les dictatures sud-américaines que les communistes, justifiaient les mêmes. Et en France ? A une (triste) époque, certains disaient « plutôt Hitler que le Front populaire ». Et si aujourd’hui, on posait à Christophe Barbier la question suivante : plutôt le Front de gauche ou le Front national ?

15 janvier 2011

Arrestations dans les écoles, emprisonnements et expulsions d’enfants en Sarkoland

13 h 43 – Ça devient banal. En Haute-Loire, un enfant de six ans arrêté dans son école et placé en rétention : « Vendredi 7 janvier 2011, à 15h30, les gendarmes sont venus en tenue de ville chercher, à son école, Vazgen, 6 ans, accompagnés de son père David Asryan, d’origine arménienne-russe. Un choc pour la communauté éducative et pour le collectif de soutien aux demandeurs d’asile qui tente depuis de longs mois d’aider à la régularisation de cette famille. (…) Vazgen est scolarisé depuis près de 4 ans à Langeac. David était vert. Les trois gendarmes pas très à l’aise. Vazgen sans siège rehausseur et sans ceinture, assis entre son père et un gendarme, ne semblait pas du tout effrayé et nous a fait un beau sourire. Les enseignants choqués et les enfants trouveront la chaise de Vazgen vide lundi matin. » Vincent Hory, auteur du texte sur Le réseau social pour toute l’autre gauche, le termine sur cet avertissement : « Non ! La place d’un enfant n’est pas en centre de rétention ! Attention à éviter les propos évoquant l’enfermement des enfants en d’autres temps, si vous ne voulez pas être accusé de diffamation ». Le préfet se nomme Richard Didier, ici en photo à côté du petit ministre Wauquiez. Et il s’est déjà envolé pour la Polynésie, ses forfaits accomplis. L’on songe qu’il a fait arrêter un petit de six ans dans son école et l’on ne peut qu’avoir envie de vomir en lisant cet hallucinant « article » de Zoomdici, « 100% local, 200% utile » : « Dans une cérémonie teintée d’émotion, le préfet Richard Didier, en poste en Haute-Loire depuis deux ans et demi, a su injecter une dose d’humour afin de laisser un souvenir coloré de son passage dans le département avant de rejoindre la Polynésie. Très apprécié depuis son arrivée en terre altiligérienne en juillet 2008, Richard Didier a eu le droit à moultes félicitations au moment de quitter le département. La Préfecture était bondée de sympathisants et de bonnes intentions et unanimement, tous ont souligné son intelligence et sa simplicité, deux rouages essentiels pour assurer sa mission à la tête des services de l’Etat dans le département. (…) Dans son discours, Richard Didier a mis en relief ce qu’il appelle « la montée des égoïsmes », estimant qu’il devient de plus en plus difficile de mener des projets d’envergure dans les départements. Classé parmi les préfets à plus haut potentiel pour les années à venir (…). » Ça promet pour les Polynésiens ! Richard Didier, ci-devant préfet zélé dans la persécution des étrangers, a bien mérité de la Sarkozie.

14 janvier 2011

Billet exclusif pour nos abonnés
Normale Sup’ se couche devant le Crif : Hessel censuré !

15 h 38 – Information transmise par l’amie Valérie de Saint-Do,  de Microcassandre« Monique Canto-Sperber, directrice de Normale Sup’, censure la venue d’Hessel et le Crif applaudit, revendiquant ses pressions… » Elle renvoie à un communiqué mis en ligne chez Mediapart et signé des organisations suivantes : AFPS (Association France Palestine Solidarité), CCIPPP (Campagne Civile pour la Protection du Peuple Palestinien), CJPP5 (Comité Paix Juste Palestine 5ème), Génération Palestine, GUPS (Union Générale des Etudiants de Palestine et UJFP (Union Juive Française pour la Paix). « Nous apprenons avec stupeur la décision de Mme Canto-Sperber, la directrice  de l’Ecole normale supérieure, de retirer la réservation de la salle accordée pour la tenue d’une rencontre exceptionnelle avec Stéphane Hessel mardi 18 janvier, écrivent-elles. Cette conférence s’inscrivait dans la lignée de l’appel qui a reçu les signatures prestigieuses de personnalités politiques et intellectuelles de sensibilités très diverses, et de 10000 citoyens. L’appel peut encore être signé ici. Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) revendique cette victoire de la censure, et remercie ses amis : Valérie Pécresse (ministre de l’enseignement supérieur), Bernard-Henry Lévy, Alain Finkielkraut, Claude Cohen-Tanoudji, Arielle Schwab. Tous, selon lui, seraient intervenus activement pour bâillonner Stéphane Hessel et ses prestigieux soutiens. Lire le communiqué du Crif ici. » De fait, qu’écrit donc son président, Richard Prasquier ? Il y a dans ce pays des hommes et des femmes intellectuellement courageux. Mme Monique Canto-Sperber, directrice de l’Ecole normale supérieure, en est un exemple. Elle a annulé mercredi 12 janvier 2011 après-midi un scandaleux colloque-débat (il faut mettre beaucoup de guillemets au mot de «débat») qui devait avoir lieu à cette école le 18 janvier. Il eût été «politiquement correct» de fermer les yeux. Elle a refusé de le faire.« 

Par une singulière inversion des valeurs, que seul le fanatisme pro-israélien peut expliquer, censurer la parole des opposants à l’Etat juif devient « courageux » ! En réalité, il ne s’agissait pas en l’occurrence uniquement d’un soutien à ce « malheureux » Stéphane Hessel, dont la gloire actuelle est à peine écornée par la révélation de ses différentes impostures, approximations et fixations haineuses contre Israël. Il s’agissait de défendre le collectif BDS et ses membres, autrement dit les partisans du boycott anti-israélien, c’est-à-dire ceux qui, comme Hessel, prônent un comportement discriminatoire à l’égard d’un pays et qui tombent ainsi sous le coup de la loi, qui est extrêmement claire et s’applique très régulièrement à leur encontre malgré les mensonges de leurs officines à ce sujet. (…) c’est d’ailleurs l’occasion de rappeler, notamment à ceux qui ont tendance à le passer sous silence, que c’est bien le Crif qui est à la manœuvre derrière toutes les procédures contre le boycott, même si par tradition il s’abstient de porter plainte lui-même. Dans cette volonté de défendre un comportement illégal, comment ne pas être choqué – le mot est faible- de trouver  parmi les participants au colloque prévu un magistrat, secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature, Benoist Hurel ?«  Rappelons à Prasquier que le boycott n’est illégal que parce que Michèle Alliot-Marie, la femme qui n’avait jamais été informée qu’un commissaire de police a été poignardé par un membre de la Ligue de défense juive, l’a déclaré tel lorsqu’elle était ministre de la Justice, d’une simple circulaire concoctée sur mesure pour flatter sa clientèle électorale sioniste, au premier rang de laquelle on trouve… les membres du Crif.

Nos militants de la paix protestent : « Mobilisées pour les droits démocratiques et contre les menaces visant Stéphane Hessel et les prévenus de la campagne BDS, de nombreuses personnalités devaient effectivement s’exprimer à la tribune ou par des messages : Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature), Leila Shahid (ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union Européenne), Haneen Zoabi (députée au parlement israélien), Michel Warschawski (Israélien, fondateur du Centre d’Information Alternative), Nurit Peled (mère israélienne d’une victime d’attentat, fondatrice du cercle des familles endeuillées, Prix Sakharov pour la paix du parlement européen), Elisabeth Guigou (députée, ancienne ministre de la Justice et Garde des sceaux), Daniel Garrigue (député, porte parole de République Solidaire), Gisèle Halimi et bien d’autres… 300 personnes étaient déjà inscrites pour cette conférence, exclusivement annoncée sur Mediapart. La direction a déjà reçu de nombreux mails de protestation, auxquels elle répond par le déni. Le comportement indigne de la directrice d’un des hauts lieux de l’intelligence française et de celles et ceux qui ont fait pression sur elle pose de nombreuses questions auxquelles nous répondrons, avec nos invités et amis, lors du rassemblement auquel appellent les organisations ayant soutenu cette conférence. Rendez-vous mardi 18 janvier à 18h30  pour un grand rassemblement contre la censure et pour le respect des libertés démocratiques. Nul n’a le droit d’interdire aux citoyens de notre pays de dénoncer l’impunité des violations israéliennes du droit international et la collusion de notre gouvernement avec la droite extrême au pouvoir en Israël ! »

13 janvier 2011

Frédéric Mitterrand défend la dictature en Tunisie

23 h 59 – La déclaration du ministre de la Culture, dimanche dernier sur Canal +, nous avait échappé. Elle est stupéfiante dans le contexte actuel : « dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré ». C’est ça, Frédo, c’est pas comme si la police tirait sur les manifestants, hein. Le Post précise, taquin, que Mitterrand possède le titre d’ « Officier du Mérite culturel tunisien »

Le FMI « meurtrier » en Haïti

10 h 24 – Alors que le tremblement de terre en Haïti est vieux d’un an, Jean Ziegler, homme politique suisse, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation et actuel vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de la même ONU, dresse un état des lieux sans concession : « Les mêmes États-Unis ont fortement poussé le FMI à imposer à Haïti les trois derniers plans d’ajustement structurel qui se sont révélés meurtriers pour le peuple haïtien. Ces programmes successifs ont réduit les droits de douane d’Haïti de 50% à 3%, en privant l’État d’une des rares ressources à sa disposition. Au début des années 1980, le pays était autosuffisant en riz. Aujourd’hui, il importe 75% de ses besoins. Le riz subventionné en provenance de l’étranger a inondé le pays, ruinant des dizaines de milliers de familles paysannes, les chassant de leurs terres vers les bidonvilles. En un peu plus de deux générations, Port-au-Prince, par exemple, est passé de 50 000 à plus de 2 millions d’habitants. Mais en 2007, brusquement, les prix ont flambé  : 65% d’augmentation pour le riz, 83% pour la farine. Ce sont les spéculateurs des Bourses de matières premières agricoles qui fixent les prix. Les Haïtiens paient ou meurent. De plus, la privatisation de pratiquement tous les secteurs publics et la presque totale libéralisation des mouvements de capitaux, de marchandises et de services ont aussi ouvert grand la porte aux sociétés transnationales privées américaines. »

Alors que les bonnes âmes s’apitoient sans cesse sur les catastrophes qui s’abattent sur « ces pauvres Haïtiens », il faut rappeler que la misère extrême du pays ne doit rien au hasard, pas plus qu’à la fatalité ni au manque de chance : c’est le résultat de l’exploitation éhontée d’un peuple par le capitalisme libéral mondialisé. Pour Ziegler, Haïti a « besoin d’une législation du travail et d’un salaire minimum applicable, notamment, dans les zones de production extraterritoriales, où des travailleuses et des travailleurs, sans aucune protection sociale et pour un salaire de misère, cousent des blue-jeans pour les trusts étrangers. Haïti devrait aussi rejoindre l’Alba (Alliance bolivarienne pour les Amériques) au sein de laquelle des pays comme le Venezuela, Cuba et le Nicaragua établissent entre eux des rapports commerciaux équitables. Reste que sans une formidable mobilisation de l’opinion publique et de la société civile internationale, ce seront encore les intérêts immédiats du capital financier globalisé qui détermineront la stratégie de reconstruction d’Haïti. » Au mieux de leurs intérêts et en continuant de faire crever les Haïtiens à petit feu.

12 janvier 2011

Le Medef et les poissons volants

21 h 09 – Comme d’autres témoignent un jour d’avoir « rencontré dieu », Eric Verhaeghe vient de connaître la révélation : celle de la justice, en l’occurrence sociale. Membre du Medef, il représentait l’organisation patronale au sein de l’Agirc, de l’Acoss, de l’Unedic, de la Cnav et de Pôle emploi, mais il était surtout le président de l’Apec, dont il claque la porte, annonçant démissionner de ce mandat ainsi que de tous les autres. « Je suis en désaccord avec les orientations générales du Medef, explique-t-il en hors d’oeuvre, qui n’a pas mené sa rénovation intellectuelle à la suite de la crise de 2008. » L’AFP précise : « Mais ses critiques à l’encontre de l’organisation patronale – qu’il développe aussi dans l’ouvrage qu’il vient de publier, Jusqu’ici tout va bien, éditions Jacob-Duvernet – vont plus loin. Il s’en prend en particulier à la thèse du Medef sur la nécessaire « baisse du coût du travail ». Lisez donc en effet le témoignage de ce nouveau converti à la lutte des classes : « Il est dangereux de répéter à l’envi que le coût du travail est trop élevé », ce qui aboutit à la « modération salariale » et à l’endettement « massif » des salariés et favorise socialement « l’extrémisme ». « Face à la crise, le monde patronal doit assumer ses responsabilités, prendre sa part d’effort et ne pas chercher à alléger au maximum son fardeau en le transférant sur la majorité laborieuse », s’exalte l’ex-membre du Medef. Sur un plan moral, ose-t-il, « rien ne justifie que le remboursement de la dette soit assumé par les plus bas revenus » qui en « profitent le moins ». Et il appelle les élites à « ne pas se comporter comme une noblesse d’ancien régime » et les exhorte à « un sursaut républicain ». Camarade Eric, la gauche radicale te tend les bras. Comme quoi il y en a, des patrons à la fibre sociale. C’est comme les poissons-volants : ça existe, mais c’est pas la majorité. Et ils sautent du bastinguage du Medef.

Tunisie : l’UE condamne enfin ; en France, toujours rien

18 h 51 – Ce n’est pas trop tôt ! « La diplomatie européenne a condamné, mercredi, l’usage « disproportionné » de la force par la police en Tunisie, où le ministre de l’Intérieur vient d’être limogé à la suite des violentes manifestations sociales, rapporte Le Point. « Cette violence est inacceptable, les auteurs doivent être identifiés et traduits en justice », a déclaré Maja Kocijancic, la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. « Nous sommes inquiets du recours à la force disproportionné de la police envers les manifestants pacifiques », a-t-elle ajouté, précisant que l’UE demandait une enquête à ce sujet. Lundi, Catherine Ashton avait demandé la « libération immédiate » des manifestants, blogueurs et journalistes arrêtés ces dernières semaines en Tunisie. » Pendant ce temps-là chez nous, Baroin dit qu’il n’a pas d’informations à propos de blogueurs arrêtés et Alliot-Marie propose une coopération avec les forces tunisiennes en matière de maintien de l’ordre. Alors que la police tire sur la foule ! Au secours, France, réveille-toi.

Légion d’honneur : Sarkozy décore les marchés financiers

14 h 56 – Côté pile, Nicolas Sarkozy n’aime pas « ces fameuses agences de notation », « à l’attitude criminelle », qui « n’ont pas fait leur travail » et qui « doivent être sanctionnées« , comme le relève Les mots ont un sens. Mais côté face, il décore Marc Ladreit de Lacharrière, patron… de l’agence de notation Fitch Ratings, élevé au grade de Grand Officier le 1er janvier 2011 ! Le site détaille son pedigree : « 12ème fortune française selon Forbes avec 1,1 milliard $ (53 ème du classement Challenges avec 700 millions €), est aussi (entre autres) administrateur de Casino, L’Oréal et Renault, membre du conseil consultatif de la Banque de France, membre du groupe Bilderberg et grand manitou de Fimalac (Financière Marc de Lacharrière), maison-mère de Fitch Ratings, dont il est président. Nous y voilà… Notre homme est donc le patron d’une des trois plus grosses agences de notation du monde. » Dont on peut légitimement déplorer le manque de transparence et le jeu trouble entretenu avec les spéculateurs, et partant le rôle joué dans l’aggravation de la crise financière, comme un certain… Nicolas Sarkozy, alors en pleine croisade pour « moraliser le capitalisme »… Et l’auteur de l’article, le camarade Napakatbra, de souligner perfidement : « Comme les autres, avant la crise, l’agence de notre désormais Grand Officier accordait des AAA à plus de 80% des produits basés sur les subprimes. En revanche, nous noterons qu’elle avait à juste titre dégradé la note de Lehman Brothers de A+ à D… après l’annonce de sa faillite ! » La crise ? Quelle crise ? Quelle régulation ? Embrassons-nous Folleville et continuons exactement comme avant.

11 janvier 2011

Boycott des voeux de Sarkozy : une « mascarade »

18 h 39 – Pas plus que la CGT de Bernard Thibault n’avait honoré de sa présence les voeux du chef de l’Etat aux « partenaires sociaux », les élus du Front de gauche n’assisteront demain à la cérémonie des voeux aux parlementaires. Utlisant le même mot pour qualifier l’exercice sarkozyste : une « mascarade ». La co-présidente du Parti de gauche, Martine Billard, s’explique en « envoyant du bois », comme l’on dit sur les rives de l’étang de Berre : « Nicolas Sarkozy foule constamment aux pieds le Parlement et la démocratie sociale. Dans ces conditions, ses voeux auront un goût saumâtre donc nous ne participerons pas à cette mascarade. Le jour où Nicolas Sarkozy fera des voeux pour le respect de la démocratie sociale et de la République, nous changerons d’avis. » Et les poules auront des dents, ajoutons-nous.

Sarkozy, « Robin des bois inversé (qui prend aux pauvres pour donner aux riches) »
Les sondeurs unanimes : bling bling’s not dead !

17 h 51 – Interrrogé par l’AFP pour un « papier d’angle » titré Patrimoine des élus : une polémique à haut risque pour l’UMP, Gaël Sliman, directeur général adjoint de l’institut BVA, revient sur l’amendement qu’a vainement tenté de faire passer à l’Assemblée nationale le duo Jean-François Copé-Thierry Jacob, dans le but de « stopper (…) l’instauration de sanctions pénales pour les députés faisant volontairement des déclarations incomplètes ou mensongères avant d’accepter le principe d’une amende, sans peine de prison »« Pour Gaël Sliman (BVA) la polémique Copé-Jacob vient « réactiver un sentiment général de collusion entre hommes politiques et les milieux d’argent » même si, dit-il, il n’y a « pas aujourd’hui plus d’affaires que sous Chirac ou Mitterrand ». Pour le politologue, la faute en revient à Nicolas Sarkozy qui, dit-il, n’a « pas mis de barrière morale, éthique, avec l’univers de l’argent ». Jouons un peu, ami plumonaute : « éthique, morale, Sarkozy », saurez-vous retrouver le mot intrus ? « Il n’a jamais caché qu’il aimait ce qui brille et avait des amis riches qu’il enviait beaucoup, alors que ces prédécesseurs ont toujours marqué une certaine distance vis-à-vis de l’argent », analyse Sliman. « Il y a eu les symboles du Fouquet’s et du yacht de Boloré, les affaires Blanc et Joyandet, un certain népotisme avec Jean Sarkozy et l’Epad, sans parler de l’affaire Bettencourt. Si Sarkozy ne changera plus son image de Robin des bois inversé qui prend aux pauvres pour donner aux riches, il n’a cependant aucun intérêt à la renforcer avec ce type de polémique. D’autant que les Français font de la justice sociale l’une de leurs priorités » pour la campagne de 2012. Les autres sondeurs interrogés par l’AFP sont sur la même ligne. Si 2012 se joue vraiment sur la justice sociale, sa Majesté est mal barrée. Et elle l’a bien cherché.

Illustration : blog Sarkozix

10 janvier 2011

Otages : vraie fausse exécution de Germaneau, le mensonge de Sarkozy

21 h 19 – « Michel Germaneau, le Français détenu au printemps par Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), est selon toute vraisemblance mort de maladie, bien avant l’opération militaire franco-mauritanienne du 22 juillet 2010. Il n’a donc pas été exécuté dans les heures qui ont suivi, comme l’expliquait alors le président Nicolas Sarkozy », révèle Secret défense, le blog de Jean-Dominique Merchet, journaliste à Marianne : « Michel Germaneau, 78 ans, avait été enlevé le 20 avril. Cet ingénieur à la retraite, reconverti dans l’humanitaire, souffrait de sérieux troubles cardiaques et devait suivre un traitement quotidien. Il avait avec lui des médicaments en quantité suffisante jusqu’au 18 juin. Une vidéo est diffusée le 14 mai dans laquelle il indique être malade et fatigué. Puis plus aucune nouvelle, ni aucun contact avec ses ravisseurs. Grâce à des intermédiaires locaux au Mali, la DGSE fait déposer à plusieurs endroits des médicaments destinés à Germaneau, s’engageant explicitement à ne pas surveiller ces lieux, afin de protéger la vie de l’otage. Aucun de ces « dépôts » ne sera visité par Aqmi et les médicaments resteront là. (…) On ignore les raisons politiques qui ont poussé le président Nicolas Sarkozy a évoquer son éxécution (dont aucune preuve n’existe à ce jour) par Aqmi, au lendemain du raid franco-mauritanien. »

Aqmi, l’Afghanistan et le « choix politique dicté par l’alliance américaine »

12 h 14 – Après l’exécution au Niger des deux otages français par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), « Paris déplore l’absence de revendications claires des ravisseurs », explique Libération. Laurent Joffrin les qualifie de « nébuleuses et irréalistes ». Daniel Schneidermann tique dans sa chronique matinale d’@rrêt sur images : « Les journaux, après l’enlèvement des cinq Français au Niger en novembre dernier, se faisaient bel et bien l’écho d’une revendication d’Aqmi : que l’armée française se retire d’Afghanistan. Certes, Aqmi ne simplifiait pas les choses, en exigeant que Paris négocie « directement » avec Ben Laden. Mais exigence il y avait, bel et bien (l’article de Libé le rappelle d’ailleurs en passant). Le retrait de la France d’Afghanistan est-il une exigence plus « irréaliste » que ne l’était notre entrée en guerre dans ce pays, sans aucun débat parlementaire ? Chacun jugera. Avec les moyens du bord: cette guerre, on l’a souvent souligné ici, se déroule dans une totale indifférence, notamment des médias français. Tout est d’ailleurs fait pour que ces médias ne contre-enquêtent pas de trop près sur la propagande de l’armée française, comme l’a assez bien montré l’énervement du pouvoir, après la prise en otages des deux reporters de France 3, Ghesquière et Taponier (…) La participation de la France à la guerre d’Afghanistan résulte d’un choix politique, dicté par l’alliance américaine. C’est ce choix, au moins autant qu’une haine « viscérale » héritée de la guerre d’Algérie, qui désigne les Français comme cibles d’Aqmi. Est-ce « irréaliste » de simplement le rappeler ainsi ? »

9 janvier 2011

Requiem afghan

09 h 44 – Nous interrompons le cours de ce dimanche en famille pour noter la mort du 53ème soldat français tombé en Afghanistan. Ouvrons Le point : « Un caporal-chef français du régiment d’infanterie et de chars de marine de Poitiers a été tué samedi en Afghanistan dans la région de Tagab. Selon la règle, c’est l’Elysée qui a donné l’information en fin de soirée, sous une forme très laconique : le soldat « a été touché par une explosion alors qu’il se trouvait à proximité de son véhicule blindé. » La suite du communiqué exprime les condoléances du chef de l’Etat à la famille du disparu, et se poursuit en réitérant « la détermination de la France à continuer d’oeuvrer au sein de la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité. Cette force, mandatée par l’ONU, a reçu la mission de contribuer au retour de la stabilité, au rétablissement de la paix et au développement en Afghanistan. » Ils nous ont épargné le couplet sur la « guerre contre le terrorisme ». Question : que fait encore la France en Afghanistan ?

8 janvier

Et si on laissait les handicapés mourir de froid ?

10 h 30 – « Le 28 juin dernier, un agent EDF est venu couper le courant à Corinne P., à Cormontreuil, dans la banlieue de Reims, dans la Marne. Une coupure de courant suite à un impayé de 100 euros, selon Le Parisien,reprend Le PostCorinne, 43 ans, invalide à 80%, était tellement angoissée par cette coupure qu’elle aurait alors menacé l’agent avec un couteau de boucher. » Résultat : un procès pour « violences volontaires aggravées », bien qu’aucun coup n’ait évidemment été porté, qui se déroulera le 22 mars prochain. Lisez ce qu’écrit Corinne P. : « J’ai dû me priver de chauffage tout l’hiver dernier, emmitouflée sous des couvertures. Le centre communal d’action sociale (CCAS) qui m’aide pour mes dépenses énergétiques depuis fin 2009 n’a versé qu’en mai 2010 une première somme àEDF. » Précision : elle perçoit 660 € de prestations mensuelles. Rappelons à toutes fins utiles qu’EDF ne cesse d’augmenter ses tarifs de façon aussi inconsidérée que scandaleuse – lire nos nombreux articles sur le sujet -, avec la bénédiction de la droite antisociale qui nous gouverne. Et qu’aujourd’hui en France, troisième pays du monde en nombre de millionnaires, on laisse crever de froid les handicapés. Alors, aux abois, on ne sait comment se défendre : « Je lui ai proposé d’appeler la mairie pour vérifier, mais il répétait « Je coupe, je coupe » si je ne lui donnais pas le solde de 100 €. Quand il s’est approché du compteur, je me suis dit qu’il fallait lui faire peur. » Pour l’avocat de Corinne, Maître Emmanuel Ludot« C’était un geste de désespoir, mais compréhensible face à un géant de l’énergie qui s’est complètement déshumanisé et se moque de la loi sur l’exclusion »s’indigne-t-il« Ma cliente reconnaît l’avoir menacé avec ce couteau. Mais elle n’avait aucune intention de le blesser. Elle était victime d’une agression économique et dans un état de légitime défense. »

7 janvier 2011

Un avocat accuse TF1 de corruption
…et allez savoir pourquoi ça ne nous étonne pas…

23 h 59 – « Il m’a proposé 500 000 euros pour que j’abandonne mes clients en me faisant miroiter la perspective que le groupe TF1 aurait certainement besoin d’un jeune avocat. « Mais pour qui me prenez-vous ? » lui ai-je répondu. » L’accusation est très grave, portée par Maître Jérémie Assous, conseil des candidats de L’Île de la tentation*, à l’encontre de Sébastien Frapier, le directeur des affaires juridiques de TF1. C’est Emmanuel Berretta qui relaie son témoignage sur Le Point et complète : « Devant le refus de Me Assous, Frapier aurait alors brandi la menace d’un contrôle fiscal et promis à l’homme de loi quelques ennuis avec l’Ordre des avocats. Bref, après la carotte des 500 000 euros, le bâton… « Il se trouve que j’ai eu un contrôle fiscal par la suite, mais aucun redressement à la clef. » La scène se serait déroulée lors d’une réunion de conciliation qui avait pour objectif de « trouver un terrain d’entente pour indemniser les candidats de L’Île de la tentation et arrêter ainsi les procès en cours »TF1 dément énergiquement : qui dit vrai ?

*Sur le sujet du contentieux entre TF1 et les candidats de l’émission, lire « L’île de la tentation » : de l’indépendance du parquet

L’homme politique de l’année 2011 ? Mélenchon !
…pour 48% de… 1266 internautes :-)

18 h 36 – « Selon vous, quelle femme ou quel homme politique marquera l’année 2011 ? », demande à ses internautes le Journal du dimanche. Et surprise : regardez le résultat ci-dessous, établi par 1266 votants.

Si ce « sondage » montre quelque chose, c’est en tout cas l’efficacité des cyber-militants du Parti de gauche !

6 janvier  2011

Quand Filoche taloche, Valls valse !

23 h 53 – Attention : sur la photo ci-contre, Manuel Valls s’apprête à dire une connerie bêtise. Heureusement, Gérard Filoche est là pour le reprendre de volée sur son blog« Ce qu’a dit Manuel Valls témoigne de son incompétence totale en droit du travail, en économie, en histoire. Ce garçon n’a jamais travaillé, il n’y connaît rien, il ignore et méprise des millions de salariés, qu’il s’oblige donc à faire femme de service dans les écoles de sa circonscription et au bout de quelques mois où il aura passé la serpillière dans les réfectoires, il sera pour les 35 h et réclamera à coup sur le paiement majoré d’heures supplémentaires… » Réjouissante remise à sa place du jeune coq de l’aile UMPiste du PS par un vrai socialiste de gauche comme l’ancien inspecteur du travail, retraité depuis quelques jours à peine. Ça te réussit, la retraite, tu tiens une sacrée forme, camarade Gérard !

Derrière Valls le mandarin, Jean-François Copé jubile… Illustration : Azim pour plumedepresse.

L’erreur majeure de Stéphane Hessel

18 h 27 – Comme vous sans doute, chers plumonautes, nous applaudissons le succès phénoménal – plus de 500 000 exemplaire vendus – du petit livre écrit par le grand Stéphane Hessel, Indignez-vous ! Et nous redoublons d’applaudissements en lisant par exemple la deuxième partie de l’interview accordée à Rue89 : « Je crois qu’il y a aujourd’hui une complicité grave entre les possédants de pouvoir et les possédants de finance. Les possédants de finance ont pris peur, tout à coup, il y a deux ans, avec la faillite de Lehman Brothers, qui annonçait la crise. Leurs petits copains, les possédants de pouvoir, leur ont dit : « Ne vous en faites pas, on vous renfloue afin de vous permettre de recommencer comme avant. » Cette complicité-là est peut-être ce que je dénonce le plus. Si nous avions des gouvernements socialistes ou suffisamment ancrés à gauche, ils pourraient dire aux banquiers et aux financiers : « Vous avez fait la preuve de votre incompétence, nous allons vous nationaliser et nous en occuper, avec l’intérêt public comme boussole, et non pas, comme vous, l’intérêt du profit. » Mais voilà que, patatras, lorsqu’on passe aux choix politiques concrets, que dit Hessel, dans la 1ère partie du même entretien ? « Je ne vois que deux candidats possibles en l’état actuel : Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn. » Nationaliser les banques avec DSK ? Mais bon sang ! c’est justement lui qui a privatisé les banques publiques françaises : « le GAN, le CIC, la Marseillaise de Crédit, le Crédit Lyonnais, le Crédit Foncier de France, le Groupe Caisse d’Epargne. Après le passage de Strauss-Kahn, il n’y a plus de secteur financier public », constate Raoul Marc Jennar, le docteur en Science politique membre du conseil scientifique d’Attac. Poursuivons avec le thème du Fond monétaire international : « DSK a pris le FMI à un moment où il fallait le dénoncer, mais il est en train de le transformer assez utilement, divague le diplomate-résistant. On ne sait pas encore bien tout ce que DSK a fait. Par exemple, le FMI ne fait plus d’ajustements structurels, c’est un progrès. » Qu’il aille donc en parler aux peuples grecs et irlandais, acculés à l’austérité par les diktats du FMI, qui impose de diminuer la dépense publique et donc par là-même de sabrer dans les budgets sociaux, de geler les salaires et de privatiser les services publics, tout ça pour… renflouer les banquiers, justement tout ce que dénonce Hessel ! « Personnellement, je préfèrerais Martine Aubry : je la considère comme plus énergiquement de gauche, poursuit notre homme ; mais je sais, pour le connaître, que Strauss-Kahn est aussi un homme de gauche. S’il devient président, il réformera l’économie française selon les même lignes que celles qu’il a soutenues du temps de Jospin ou de Rocard. » Rebelote : apparemment, il a oublié l’oeuvre de DSK au sein de ce gouvernement, en tant que ministre de l’Economie passé maître dans les privatisations : le montant de ces dernières fut de 42 milliards par an en moyenne, contre 38 pour le gouvernement Balladur et 27 pour le gouvernement Juppé… Achevons-nous avec ce dernier extrait de l’interview d’Hessel : « Je n’ai jamais été sensible à l’extrême gauche. Quand je défendais les sans-papiers, des gens me disaient : « Il faut les légaliser tous ! » Moi je leur répondais : « Non, il faut avoir une politique intelligente. Si on décide de régulariser tout le monde, on débouche sur des catastrophes. » Le discours d’extrême gauche, même dans la bouche d’un homme comme Mélenchon, qui a des côtés très sympathiques, ne me paraît pas la réponse. La réponse, c’est la social-démocratie. » C’est ça, celle qui est au pouvoir en Grèce, au Portugal et en Espagne, qui multiplie les plans de rigueur antisociaux, ou celle de DSK qui, en 1999, a baissé « le taux d’imposition des stock-options de 40% à 26%, ce qui représente un bénéfice de 4 milliards de francs pour 12 000 privilégiés », comme le rappelle le Mouvement politique d’éducation populaire (M’Pep). Notre déception devant un tel fourrage de doigt dans l’oeil de la part d’Hessel est à la mesure de notre admiration pour le bonhomme : immense.

5 janvier 2010

Asile politique

19 h 38 – Quel effet cela peut-il faire d’appartenir aujourd’hui au Parti socialiste ? Nous ne nous posons jamais cette question sans frissonner d’effroi. Mais il est une échappatoire, à en croire Jean-Luc Mélenchon. Après avoir longuement démontré en quoi la proposition de Manuel Valls de « déverrouiller » les 35 heures était absurde et traîtresse – allez lire le billet entier -, le co-président du Parti de gauche termine en feu d’artifice : « Manuel Valls montre que la décomposition politique de la direction socialiste continue. On pouvait penser qu’après avoir fourni 20% du gouvernement Sarkozy le contingent des retourneurs de veste était épuisé. Non. Il y a pire. Pire que les opportunistes carriéristes, il y a ceux qui font leur la ligne dominante de la social-démocratie européenne. Elle détruit l’Etat providence qu’elle a créée en endossant les habits de la modernité et du « réformisme ». Papandréou, Strauss-Kahn, Valls, ce sont les faces d’une même réalité. (…) Le PS est un astre mort. Sans le chantage de ses dirigeants au « vote utile » et leur utilisation cynique du diable lepéniste, les militants et les électeurs viendraient par milliers demander l’asile politique au Front de gauche ! J’annonce à tous ceux qui en ont assez de vivre dans la honte de se demander chaque jour quelle horreur réactionnaire va débiter un de ses dirigeants qu’ils seront accueillis avec amitié au Parti de gauche où ils seraient bien plus utiles qu’à porter les sacoches de cette équipe de tireur dans le dos des travailleurs. »

Eric Woerth : « c’est pas moi, c’est lui »

07 h 36 – Eric Woerth se sent-il désormais dégagé de toute solidarité envers ses petits camarades UMPistes, comme il le fut du gouvernement, s’agit-il justement d’une vengeance dirigée contre François Fillon, qu’il rendrait responsable de son éviction, ou dit-il la vérité en refusant de porter le chapeau ? Toujours est-il  que le site d’Europe 1 titre Compiègne : Woerth renvoie à Matignon. L’affaire est résumée par Jean-Louis Nadal, procureur général près la Cour de cassation, d’une phrase clé : « les conditions de la vente d’une partie de la forêt domaniale de Compiègne effectuée par Monsieur Eric Woerth, alors ministre du Budget, au profit de la société des courses de Compiègne, seraient susceptibles de constituer des indices d’atteintes aux règles régissant la liberté d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public (délit dit de favoritisme) » : il est soupçonné d’avoir cédé en mars 2005 une forêt de l’Etat au 5ème du prix, sans appel d’offre ni publicité, ce qui lui vaut une possible comparution devant la Cour de justice de la République. « C’est Matignon qui a tranché lors d’une réunion interministérielle informelle », prétend-il aujourd’hui. Doit-on le croire ? Difficile à trancher quand on connaît sa propension à travestir la vérité, encore illustrée par sa dernière déclaration à propos de l’affaire Bettencourt : « je me trouve mêlé à une affaire de famille qui me dépasse ». Comme s’il s’agissait de cela ! Comme s’il n’était pas lourdement soupçonné d’avoir fait embaucher son épouse par le gestionnaire de la fortune de la milliardaire, de l’en avoir ensuite remercié par une Légion d’honneur, et surtout d’avoir collecté pour le compte de Nicolas Sarkozy des fonds en liquide excédant le montant légal et provenant de la fraude fiscale, alors même qu’il était ministre du Budget ! A sa traditionnelle ligne de défense proclamant « je n’ai rien fait », il ajoute donc aujourd’hui un « c’est pas moi, c’est lui » du plus bel effet. Espérons que la justice parviendra un jour à faire la lumière sur ses agissements, aussi bien dans l’affaire Bettencourt que dans celle de Compiègne. Parce que, pour vous livrer le fond de notre pensée, ce type est décidément un fourbe, un menteur et un lâche.

4 janvier 2011

Dans notre rubrique Ferme ta gueule !, Jacques Séguéla

23 h 24 – Ouh le vilain récidiviste ! Il y avait déjà eu droit, avec son célèbre « Si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! », et voici Jacques Séguéla de retour dans notre rubrique Ferme ta gueule ! Qu’a-t-il encore dit, cette fois ? C’était hier soir sur le plateau de BFMTV, lorsqu’il a expliqué soutenir Manuel Valls dans sa croisade anti 35 heures (voir plus bas à la date du 2 janvier). Savourez, c’est du très lourd : « Le salaire moyen d’un Chinois, c’est 10% du Smic et ils sont heureux, et ils se battent « . Il paraît que Laurence Parisot, devant sa télévision, aurait eu un orgasme foudroyant. C’est vrai à la fin : de quoi se plaint-on ? Toujours plus pour les privilégiés et l’alignement vers le bas pour la plèbe : vive l’oligarchie ! Au fait, l’abruti est-il au courant que la classe ouvrière chinoise s’est réveillée ? En juin 2010 a éclaté un mouvement de grèves d’une ampleur jamais vue et devinez ce qu’en disait l’affreux brûlot gauchiste La Tribune ? « La majeure partie de ces conflits sociaux portent sur les salaires, la hausse du coût de la vie et la longueur des journées de travail. » Alors, Séguéla, ils sont heureux les Chinois avec 10% du Smic et les Français devraient s’en inspirer ?

Patrick Plagiat d’Arvor

17 h 13 – Une affaire qui va faire du bruit, révélée par L’Express« Il est plutôt rare, en matière de biographie, que le nom de l’auteur figure en caractères plus visibles que celui du « portraituré ». C’est pourtant l’honneur fait à Patrick Poivre d’Arvor pour la volumineuse biographie (414 pages) de Hemingway, qu’il publie, le 19 janvier, à l’occasion du cinquantenaire de la mort de l’écrivain américain, disparu en 1961. Après tout, justifie le communiqué envoyé à la presse par l’éditeur, Arthaud, « Patrick Poivre d’Arvor livre ici une vision très personnelle » de l’auteur du Vieil Homme et la mer. En fait de « vision très personnelle », L’Express peut révéler que l’ancien présentateur du 20 Heures a plagié une biographie signée Peter Griffin, parue aux Etats-Unis, en 1985, aux éditions Oxford University Press. Traduite en France, chez Gallimard, en 1989, elle est aujourd’hui quasiment introuvable en librairie. PPDA, lui, en a déniché un exemplaire. PPDA, comme Patrick Plagiat d’Arvor. » Et il n’y est pas allé avec le dos de la cuiller : « ce sont près de 100 pages de son Hemingway, la vie jusqu’à l’excès qui sont directement inspirées de l’ouvrage de Griffin, sans qu’aucuns guillemets le signalent. Des dizaines et des dizaines de paragraphes s’apparentent à des « copier-coller », souvent grossièrement maquillés par des inversions de phrases ou l’usage effréné de synonymes. » Réaction de l’accusé : « J’ai passé un an et demi à écrire ce livre et trouve très désobligeant ce soupçon de plagiat. Je me suis naturellement documenté auprès des nombreuses biographies existantes, au nombre desquelles celle de Griffin me semble la meilleure sur le jeune Hemingway. Mais je n’allais pas lui réinventer une vie ! » Une défense qui ne tient pas tant le plagiat est manifeste, comme l’illustrent les exemples cités par L’Express. Mais peut-être PPDA n’est-il pas directement coupable, dans l’hypothèse où il aurait fait travailler un nègre qui, lui, se serait adonné compulsivement, à l’insu de l’auteur officiel, à la repompe en règle de Griffin. Ce qui resterait embarrassant pour le journaliste écrivain vedette, qui devrait ainsi admettre qu’il n’écrit pas ses livres tout seul.

3 janvier 2011

Hortefeux superstar

16 h 50 – Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur que le monde entier nous envie, vient d’être couronné par l’association Scorbut, « regroupant des caricaturistes de renom tels que Cabu, Delambre, Kerleroux, Pétillon ou Wozniak », comme l’énumère Libération, par un trophée baptisé la Carotte d’or : « Scorbut relève particulièrement le fait d’ « avoir voulu bouter les Roms et les routes inclinées hors de Gaule », d’avoir « tenté d’instituer des fichiers d’ « empreintes génitales » et de « s’être fait condamner à deux reprises en quelques semaines. » Il vaut mieux en rire, à défaut d’en pleurer. Ajoutons cette déclaration citée par le Canard enchaîné« Le Front National c’est l’échec de la presse qui le condamne depuis 30 ans. Mais il faut reconnaitre qu’il a eu raison avant tout le monde sur le Sida, il a eu raison avant toute le monde sur l’immigration, il a eu raison avant tout le monde sur la délinquance… » On ne s’étonnera pas ensuite de constater que l’extrême droite est déjà au pouvoir en France, avec l’UMP d’Hortefeux ou autre Mariani. Quel monstrueux tissu d’énormités que cette citation ! Sur le Sida, Le Pen a assimilé ce qu’il appelait le « sidaïque » à « une espèce de lépreux », il préconisait de le traiter dans des lieux de soins exclusivement réservés à cette maladie et voulait instaurer un dépistage automatique pour… tout étranger pénétrant sur le territoire français (voir son interview en vidéo ici). Comme il faut attendre 3 mois pour que le test soit valable, eût-il fallu le garder 90 jours en zone de transit ? On ne voit donc pas bien en quoi le FN aurait eu raison avant tout le monde sur le Sida. Mais ne nous étonnons pas qu’Hortefeux soit à la rue sur le sujet : il vient de faire voter un dépistage obligatoire pour l’auteur de toute agression d’un agent de la force publique comportant un risque de contamination, citant à l’Assemblée une… morsure infligée à un gendarme ! Quant à l’immigration et l’insécurité, si le parti d’extrême droite a eu raison, c’est de comprendre qu’on pouvait instrumentaliser à souhait ces thèmes, qui flattent les peurs et les haines, afin de s’en faire un tremplin électoral. Ce n’est évidemment pas une conception noble de la politique, mais peut-on s’attendre à une quelconque noblesse de la part du porte-flingue de Sarkozy ?

Illustration : Cpolitic!

2 janvier 2011

Manuel danse avec les loups valse avec la droite

20 h 43 – « Est-ce que, dans le monde tel qu’il est aujourd’hui – avec la concurrence que nous connaissons -, pouvons-nous nous permettre d’être sur des idées des années 1970, 1980, 1990 ? Non. Il faut dépasser la question des 35 heures », a trouvé malin de pontifier Manuel Valls lors du Grand Rendez-vous Europe 1 – Le Parisien-Aujourd’hui en France. « Au nom «d’une augmentation du pouvoir d’achat», le député-maire d’Evry (Essonne) estime que dans le monde en 2011, «il faut travailler plus», relate le quotidien. Reprenez le même discours, à la virgule près, et vous obtenez des Fillon, Copé, Lefebvre, Morano et toute la clique : il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre le « socialisme » à la sauce vallsienne et le sarkozysme le plus orthodoxe. L’ami Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques, répond sur sa page Facebook : « A propos des 35 heures qu’il faudrait déverrouiller selon Manuel Valls, il faut rappeler que les 177 millions d’heures sup’ subventionnées, réalisées au 3ème trimestre 2010 selon l’Acoss, représentent l’équivalent de 390 000 emplois à temps plein. Et les 4 milliards gaspillés chaque année pour subventionner ces heures sup’ permettraient de payer INTÉGRALEMENT 100 000 emplois supplémentaires. » Voilà les pendules remises à l’heure.

Mediator : la liste des politiques impliqués s’allonge

11 h 28 – Comme nous l’indiquions dans notre article Mediator : Xavier Bertrand en flagrant délit de schizophrénie, ce dernier était ministre de la Santé lorsque le gouvernement a maintenu le médicament sur la liste de ceux qui étaient remboursés, bien que les autorités sanitaires avaient rendu un avis confirmant son inutilité thérapeutique. Aussi peut-on sourire lorsqu’il évoque sa volonté de faire toute la lumière sur l’affaire ! A ce sujet, le talentueux dessinateur Azim – qui viendra désormais régulièrement enrichir les pages de plumedepresse - nous a transmis une illustration bien sentie que nous publions en exclusivité pour nos abonnés.

Après Bertrand dont la responsabilité est clairement engagée, nous évoquions aussi dans le Kiosque de décembre les liens personnels qui unissent le PDG du laboratoire fabriquant le Mediator et Nicolas Sarkozy, ce dernier le comptant comme « client historique » de son cabinet d’avocat – et il l’a décoré en 2009 d’une Légion d’honneur ! Mais la liste des politiques potentiellement impliqués s’allonge à la lecture du blog Planète sans visa. Son auteur, l’écrivain journaliste Fabrice Nicolino, y signe un article titré Henri Nallet, Bernard Kouchner, Nora Berra et le Mediator : « C’est de la pure folie, et ça ne fait que commencer. Un médicament criminel, le Mediator, a été accusé d’avoir tué 500 personnes en France. Une étude, dénichée par Le Figaro, et soigneusement dissimulée dans un placard, parle aujourd’hui de 2 000 morts possibles (ici). Or on sait maintenant avec certitude qu’une alerte limpide avait été lancée par de hautes autorités médicales dès 1998, soit onze ans avant le retrait du marché de ce poison (ici). Le scandale est donc patent, foudroyant, inassumable. Les courageux politiciens qui ont eu des responsabilités d’État vont fatalement se refiler cette patate brûlante de manière à pouvoir se défiler. Comme Bernard Kouchner ? Je ne l’accuse de rien, soyons clair. Mais le fait est que cet ancien médecin, rallié à Sarkozy dans les conditions que l’on sait, a été secrétaire d’État à la Santé entre juin 1997 et juillet 1999. Il était donc en poste lorsque son administration étouffait une vérité gênante pour les laboratoires Servier, propriétaires du médicament miracle Mediator. J’ai le pressentiment qu’il va devoir s’expliquer. Notez que je n’entends pas m’acharner contre lui. L’actuelle secrétaire d’État à la santé de Sarkozy, Nora Berra, a travaillé de 1999 à 2009 pour l’industrie pharmaceutique, notamment Sanofi. La chose est en soi inouïe, caractéristique de cette époque de déréliction morale, mais ce n’est pas tout. Le 16 novembre dernier, alors que le scandale Mediator était pleinement établi, cette malheureuse dame a déclaré sur i>Télé : «Il faudra voir la relation d’imputabilité entre le médicament et ses effets», ajoutant même qu’il faudrait «un gros travail de compilation de données et d’expertise» pour vérifier l’éventualité d’un problème. Tenez, voulez-vous un scoop ? Ce qui suit en est un. Jacques Servier est un homme de droite, d’une droite dure. Grand bien lui fasse, n’est-ce pas ? Mais le patron du laboratoire qui a commercialisé Mediator sait s’entourer. En 2000, il embauche un certain Henri Nallet, ancien ministre de l’Agriculture, ancien ministre de la Justice. Un bon socialiste, vous pouvez m’en croire. Nallet est recruté pour son carnet d’adresses – on s’en serait douté – et suit en particulier les procédures décisives des Autorisations de mise sur le marché (AMM). Il est toujours appointé par Servier, comme conseiller, au moment où j’écris. À 71 ans. Il est hautement probable que vous verrez sortir ces faits ailleurs, mais je signale que cette info figure dans mon livre Bidoche, publié en septembre 2009 aux éditions Les Liens qui libèrent (LLL). Il faut bien que je me place. Si vous voulez voir la tronche de Nallet parler au nom de Servier, regardez donc ces bien belles images (ici). Une conclusion ? Oui, une courte conclusion. En face de faits d’une gravité pareille, si nous n’étions pas tous inertes, passifs et même souvent indifférents, il se lèverait enfin un vent de véritable révolte contre l’infamie. Mais j’ai beau me mettre à la fenêtre, je ne vois rien venir. Et vous ? » Non plus.


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